Tremblant et le parc national: une relation complexe entre récréation et préservation

Niché dans les montagnes Laurentides, Tremblant est non seulement une station de ski de renommée mondiale, mais aussi une partie intégrante du vaste parc national du Mont-Tremblant. Cette relation unique entre une destination touristique populaire et une zone naturelle protégée illustre comment le développement récréatif peut coexister à l’intérieur des limites d’un parc national.

Les liens historiques entre Mont-Tremblant et son parc national

Le parc national du Mont-Tremblant, le premier de son genre au Québec, a une histoire profondément liée au développement de la Station de ski Mont Tremblant. Les origines du parc remontent à 1894, lorsqu’il a été d’abord établi en tant que réserve forestière, pour devenir ensuite un parc officiellement reconnu. Au fil des ans, la vocation du parc a évolué, passant d’une simple réserve forestière à une zone désignée pour la conservation, tout en équilibrant les demandes du tourisme et de la récréation.

La Station Mont Tremblant, officiellement ouverte en 1939 par Joe Ryan, un entrepreneur américain, est devenue un acteur majeur du développement de la région. En plus de son rôle prépondérant dans l’économie locale, la station a marqué l’histoire en étant la première au Canada à installer un télésiège, et seulement le deuxième en Amérique du Nord. Ryan a loué les terres, qui incluaient une partie du parc national, auprès du gouvernement du Québec, marquant le début d’une relation de longue date entre la station de ski et le parc.

Le cadre juridique : équilibrer récréation et conservation

La Station Mont Tremblant opère dans ce qu’on appelle la « zone sous bail » du parc national. Selon la Politique sur les parcs nationaux du Québec, les terres situées dans ces zones sous bail sont gérées selon des contrats ou des baux convenus avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (aujourd’hui le MELCCFP). Ces accords fixent les conditions pour toute activité récréotouristique ou autre usage à l’intérieur du parc.

Il est important de noter que les obligations de la Station Mont Tremblant sont dirigées vers le ministre responsable des parcs nationaux, plutôt que directement envers le parc lui-même. Cette distinction souligne le cadre juridique unique qui permet à la station de ski de développer ses infrastructures et de proposer des activités tout en respectant les objectifs de conservation du parc national.

L’évolution du rôle de la Station Mont Tremblant dans le parc

Initialement, la région de Tremblant a été explorée pour ses ressources naturelles, et plus tard, elle a été considérée comme un site potentiel pour un sanatorium en raison de son air pur, idéal pour traiter les maladies pulmonaires. Au début du XXe siècle, le ski est devenu une activité populaire, menant à la création du Mont-Tremblant Lodge et au développement de pistes de ski par des figures comme Herman Smith Johannsen, surnommé « Jackrabbit. »

Les années 1940 ont marqué un tournant lorsque le gouvernement du Québec a étendu le territoire du parc pour inclure les pentes sud du mont Tremblant, reconnaissant ainsi l’importance croissante de la Station Mont Tremblant. Cette expansion était à la fois une reconnaissance de la valeur récréative de la station et une mesure pour contrôler sa croissance à l’intérieur des limites du parc.

Développements récents et l’avenir de la Station Mont Tremblant

Ces dernières années, la Station Mont Tremblant a continué de se développer, attirant des millions de visiteurs chaque année. La croissance de la station a cependant été soigneusement gérée pour s’assurer qu’elle ne compromette pas l’intégrité écologique du parc national. Les accords de bail, régulièrement mis à jour, reflètent un équilibre entre permettre l’expansion de la station et maintenir la mission principale du parc, à savoir la conservation.

Le parc lui-même a connu des changements, notamment avec les modifications de 2001 apportées à la Loi sur les parcs du Québec, qui ont renforcé les efforts de conservation et officiellement reconnu Mont-Tremblant comme parc national. Ces changements ont renforcé la nécessité de pratiques durables au sein de la station, garantissant qu’elle reste un espace récréatif viable sans compromettre l’environnement naturel.

La relation entre la Station Mont Tremblant et le parc national du Mont-Tremblant est un témoignage de la manière dont le développement récréatif peut coexister avec la préservation de l’environnement. Grâce à des cadres juridiques soigneusement élaborés et à une collaboration continue entre les parties prenantes, la Station Mont Tremblant sert de modèle pour l’équilibre entre les besoins du tourisme et l’impératif de conservation. Alors que la station et le parc envisagent l’avenir, cet équilibre délicat sera crucial pour s’assurer que Mont-Tremblant reste une destination prisée pour les générations à venir.

 

Présenté en collaboration avec