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Erik Guay, qui a récemment annoncé qu’il ne poursuivrait pas sa saison de ski alpin en raison d’une blessure au genou, a visité la station de ski la semaine dernière pour y prendre le thé et jaser un peu. Nous avons profité de la présence de l’athlète dans sa ville natale pour en savoir un peu plus sur sa situation actuelle, sa vie de famille et plus encore. Nous avons également intégré vos questions, posées via Twitter et Facebook, à notre conversation!

T- Maintenant que tu es à la maison, est-ce que tu profites de ton hiver à Tremblant?

E- C’est certain. J’en profite pour me reposer, mais surtout pour passer du temps avec la famille. Nous faisons beaucoup de raquette à neige et du patin avec les petites. Mes parents ont également une patinoire près de leur maison et les filles aiment bien patiner là. Nous faisons aussi du ski en famille, quand les cours sont terminés.

Il faut savoir que je suis hyperactif! Je ne peux pas rester à rien faire de mes journées, car je deviens marabout! Comme l’hiver passe plus vite quand on en profite, je fais des activités extérieures le plus souvent possible. J’ai essayé le « fat bike » récemment et j’ai vraiment aimé ça, c’était un beau défi! Je me suis alors remis à fond dans le vélo stationnaire dans le but d’en faire plus souvent.

T- C’est comment n’avoir que des filles dans la maison?

E- C’est très princesse et rose partout!

T- Et comment sont tes étés habituellement?

E- L’été, je me concentre surtout sur le vélo de route; j’ai même l’idée de faire un IRONMAN un jour. Je suis assez bon en course à pied et en vélo, mais il me manque la natation. Des jambes de skieur, ça ne flotte pas autant! Sinon, je profite pleinement des environs de Tremblant : montagne Verte pour le trekking, rivière Rouge pour le kayak, etc.

Je prends également des leçons pour devenir pilote d’avion. J’aimerais pouvoir amener la famille en avion à notre camp de pêche sur glace dans le nord du Québec. Les petites sont bien impressionnées par la pêche. Pour elles, c’est comme de la magie : les poissons sortent de nulle part!

Question Twitter de Lynn Lefebvre : À quel âge as-tu su que tu voulais devenir un skieur professionnel?

E- J’ai commencé le ski à 18 mois, mais pendant longtemps, j’étais impliqué autant dans le tennis que dans le ski. J’ai seulement choisi le ski à 12 ans et c’est vraiment devenu sérieux pour moi vers 15 ou 16 ans. À 18 ans, j’ai décidé que je visais la Coupe du monde!

T- Est-ce que tu voudrais que tes filles suivent tes pas?

E- Je ne veux pas nécessairement que mes filles fassent de la compétition de ski. J’aimerais bien découvrir quelque chose de nouveau avec elles, à moins que ce soit vraiment ce qu’elles préfèrent! Pour l’instant, Logann (6 ans et l’aînée) joue déjà au tennis et au golf, fait de la gymnastique et du ski, et a même récemment commencé à apprendre le ballet. Elle voulait vraiment porter un tutu! Je ne pense pas que ça va durer très longtemps, car elle aime moins le côté strict de cette discipline.

Logann fait tout de même partie d’un groupe de ski privé avec d’autres jeunes filles. C’est plus motivant pour elles et ça crée une belle dynamique. Ça me rappelle le groupe que mon père avait créé avec mon frère, moi et nos amis. De beaux moments…

Question Facebook de René Bergeron : Quand crois-tu pouvoir retourner à la compétition?

E- Si tout va bien, je prévois être de retour au ski de course au mois de juin, avec un camp de quelques semaines qui se tiendra probablement au Chili.

T- Chili vs Europe, dans laquelle de ces deux régions préfères-tu skier?

E- L’Europe, c’est le centre du monde de ski. Les compagnies sont toutes basées là, ce qui fait que l’équipement est à portée de main. Le « tinkering » est plus facile, les morceaux sont disponibles rapidement et sont souvent fabriqués sur mesure. Au Chili, nous voyageons avec environ 60 paires de ski pour pouvoir en faire l’essai et tester des « base grinds » différents. Il y a des bases pour la neige agressive, la neige plus froide, plus chaude, des skis de réchauffement, des skis d’entraînement…

Les conditions de neige sont similaires dans les deux régions, mais au Chili, une descente peut prendre 1 minute 30 secondes tandis qu’en Europe, ça peut prendre 40 à 45 secondes. Alors les deux régions ont leurs avantages et leurs inconvénients.

T- 60 paires de ski, c’est impressionnant! Qu’en est-il du reste de ton équipement?

E- Trois paires de bottes. J’ai une paire de bottes primaire; les autres paires sont utilisées pour faire des tests ou en cas de bris. J’aime aussi essayer de nouveaux casques. Anciennement testés à 15 km/h, maintenant, c’est à 160 km/h. Chaque année, les manufacturiers créent de nouvelles technologies pour la protection du corps et je m’implique dans le test des produits. Une nouveauté—que nous allons probablement voir sur le circuit de compétition l’an prochain—est le coussin autogonflable pour le cou. La prochaine étape sera sûrement les coussins autogonflables pour les genoux.

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Question Facebook de Susie Sicotte : Quel superlatif utiliserais-tu pour décrire une descente parfaite?

Confiance. La descente parfaite n’existe pas, mais les meilleures descentes sont les plus fluides et pleines de confiance.

T- As-tu déjà eu peur lors d’une descente?

E- Non, je n’ai jamais eu peur, mais je me suis déjà senti moins assuré. Les seuls moments où j’ai déjà été un peu craintif sont justement lorsque je manquais de confiance, soit après une chute ou une période d’arrêt.

T- Après une saison sans compétition, est-ce que ça va être difficile de retrouver ta confiance?

E- C’est certain que ça va prendre un peu temps à retrouver, mais ça va revenir rapidement.

Question Facebook de Susie Sicotte : À quel âge les coureurs professionnels sont-ils à leur meilleur?

E- En ski, l’âge à laquelle on est à son meilleur dépend du type de course. Dans les courses de type slalom, ce sont les plus jeunes qui excellent, soit les 18 à 25 ans. En ce moment, le meilleur au monde a 24 ans. C’est un parcours plus rapide à maîtriser, mais qui demande beaucoup d’agilité.

Dans la descente, les meilleurs ont généralement entre 32 et 36 ans. Dans cette discipline, le skieur doit bien connaître les parcours et l’expérience constitue un gros avantage. Avec l’âge, les skieurs ont tendance à prendre plus de chances et, généralement, les gagnants sont ceux qui prennent des risques.

Le super-G se situe entre les deux.

T- As-tu des conseils à donner aux jeunes qui voudraient suivre tes pas?

E- Ne devenez pas trop confortables. Essayez de vous entourer d’athlètes qui vont vous pousser à performer : de meilleurs skieurs, des skieurs avec plus d’expérience… Si tu es constamment dans le top de ta catégorie, il n’y a plus de motivation.

Question Twitter de Daniel St Pierre via @MontTremblant : Quels conseils psychologiques donneriez-vous pour sortir d’un mauvais jour? Le genre de jour où l’on se sent comme sur les skis de quelqu’un d’autre.

E- Chaque jour est une occasion pour l’apprentissage. Apprenez de cette expérience négative et utilisez cet apprentissage dans le futur!

T- Enfin, une dernière question de notre part! Quelle est ta piste préférée à Tremblant?

E- C’est clair que j’adore la piste Erik Guay! Mais ma piste préférée, c’est la Jasey-Jay Anderson. Cette piste est un peu plus tranquille et j’aime bien le mouvement du terrain. Je m’entraîne souvent là.

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Un gros merci à Erik Guay d’avoir pris le temps de s’asseoir avec nous pour cette entrevue.

Au plaisir de te revoir en action!